Arrêtons-nous. Arrêtons le temps et laissons nous guider par Olivier KELLER dans ses explorations urbaines. En marchant sur ses traces, il nous entraîne dans un étrange périple...
L'espace d'un court instant, on pourrait croire que ses photos sont une poésie de l'absence. Absence de vie, absence de son, absence de mots, absence de "nous". Attardons-nous encore un peu...Il joue avec le noir et le blanc qui cisèlent les formes, tranchent...des couleurs vives viennent s'ajouter à cette danse et l'émotion brute éclate.
On ressent l'âme des lieux. Parfois nostalgique, mélancolique, sombre, abîmée, souvent perturbante et interpellante. On semble entendre les notes s'élevant d'un majestueux instrument abandonné. les pas des travailleurs qui résonnent dans l'immensité de ces bâtiments délaissés.
L'atmosphère des lieux nous imprègne. Ces fragments de vie nous bousculent, nous cajolent ou nous frappent en plein visage. On ne peut y rester indifférent.
Olivier KELLER nous offre un petit supplément d'âme, une invitation à la réflexion. On est face à l'émotion brute, face à la beauté égratignée, caressée subtilement ça et là par quelques rais de lumière. Il nous emmène avec lui et nous place face à nous-mêmes, à nos ressentis, nos failles...
Aucun témoin. Personne ne traverse ses photos. Et pourtant on devine la vie dans ses ombres...
Fantômes du passé, ou nos propres démons ?

A. DORGLER